Pourquoi les chats se font des « bisous » (et ce que cela signifie vraiment)

deux chats se faisant un bisous

Un comportement mignon… mais pas que !

Si vous avez déjà observé deux chats se saluer en se touchant le nez ou se frotter délicatement la tête, vous avez peut-être eu l’impression d’assister à un « bisou » félin. Et il est tentant d’y voir une marque d’affection comparable à nos propres gestes tendres. Mais ce comportement cache en réalité un mélange complexe de communication, de repérage chimique et de rituels sociaux hérités de leurs ancêtres sauvages.

Un rituel de salutation chez les chats

Lorsqu’ils se connaissent bien ou souhaitent faire connaissance, deux chats peuvent s’approcher lentement et se toucher le nez. C’est un comportement pacifique, de confiance mutuelle, parfois suivi d’un frottement de tête (appelé « allorub »).

Ce contact nasal leur permet d’échanger des informations olfactives essentielles. C’est une manière douce et codée de dire : « Je suis ami », « Tu ne crains rien », ou « J’aimerais en savoir plus sur toi ».

Et si ce « bisou » cachait un super pouvoir sensoriel ?

Quand deux chats se saluent en se touchant le nez, un geste qu’on adore qualifier de “bisou félin”, ils ne font pas que partager un moment mignon. Ce contact très doux est en réalité un point d’entrée sensoriel stratégique. Car juste derrière ce nez… se cache un véritable détecteur biologique : l’organe voméronasal.

Ce petit organe, aussi appelé organe de Jacobson, permet aux chats de décrypter les phéromones, ces messagers chimiques invisibles qui véhiculent des informations sur l’identité, l’état émotionnel ou même la disponibilité sexuelle d’un congénère. En bref : en se “faisant un bisou”, les chats ne font pas que se dire bonjour. Ils se scannent mutuellement de façon subtile et instinctive.

Un scanner émotionnel intégré

En activant l’organe voméronasal, le chat peut analyser des éléments chimiques à très faible concentration. Ce processus est souvent accompagné d’une réaction caractéristique : le « rictus de Flehmen », où le chat ouvre la bouche, lève la tête, et semble faire une grimace. Il ne s’agit pas d’une moquerie, mais d’une façon d’acheminer les molécules odorantes jusqu’à l’organe voméronasal.

Est-ce qu’ils s’aiment vraiment ?

Chez les chats, l’attachement passe par plusieurs signes : frottement de tête, toilettage mutuel, dodo collé serré… Le « bisou » nasal fait partie de ces comportements affectifs. Il exprime souvent une affinité, un lien social apaisé. Chez deux chats qui vivent ensemble depuis longtemps, il peut renforcer les liens et réduire les tensions potentielles.

Pour autant, tous les chats ne s’adonnent pas à ce rituel, même s’ils s’apprécient. Comme les humains, certains sont plus tactiles que d’autres.

Et avec les humains ?

Quand votre chat approche lentement sa truffe de votre visage ou vient poser son nez sur le bout de votre doigt, il reproduit ce même rituel de salutation. Il reconnaît votre odeur et vérifie, à sa façon, que tout va bien.

Le geste instinctif de lui faire sentir votre main avant de le caresser s’inscrit dans ce même schéma comportemental. C’est une forme de politesse féline : on se présente, on obtient le feu vert… puis on interagit. C’est pour cela qu’il s’agit d’un geste que nous ne pouvons que fortement recommander lorsque vous vous présentez à un chat inconnu.

Chez les félins sauvages aussi !

Les lions, les guépards et même les servals adoptent des comportements similaires : frottements de tête, salutations nez à nez, toilettage entre membres d’un même groupe. Ces gestes renforcent la cohésion sociale dans la meute ou le clan. Ce comportement, donc, est ancré dans l’évolution féline, bien au-delà du chat domestique.

Anecdote nature :

Chez les guépards en réserve, les soigneurs rapportent que deux frères guépards « s’embrassent » nez à nez chaque matin, avant de partir en exploration. Une manière de renouer le lien chaque jour, et de s’assurer que chacun est en paix.

Ce comportement « mignon » est hautement intelligent

Derrière ce simple effleurement se cache :

  • Une salutation sociale codifiée

  • Un scan chimique grâce au voméronasal

  • Un marqueur d’affection entre congénères (ou avec vous !)

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